lundi 25 avril 2011

Je dénigre, donc je suis !

J'ai assisté il y a quelques années à un débat houleux, dans un journal de province, entre quelques vieux journalistes, épris de déontologie et soucieux de vérité et un groupe de jeunes journalistes pour qui ne comptait que le nombre de lecteurs qu'ils pouvaient apporter au journal.

- On ne peut pas écrire cela sur Untel, disaient les vieux,

- Mais si ça fait augmenter le tirage, rétorquaient les jeunes...

Je crois bien que les jeunes ont gagné qui cherchent toujours à appuyer là où ça fait mal, qui n'hésitent pas à sortir une phrase de son contexte pour flatter les plus bas instincts des lecteurs avides de sensationnel, qui font et défont des réputations et qui ont oublié la nécessité, pour vivre en collectivité, du respect de l'autre.

Ainsi, on nous assène chaque jour de prétendus scoops, rarement vérifiés, que l'on n'hésite pas à démentir sans le moindre complexe le jour suivant ; peu importe, le mal est fait... Et il en restera toujours quelque chose !

Ainsi, on fait courir des rumeurs, peu ou pas fondées, sans se soucier des dégâts qu'elles peuvent causer...

Ainsi, on nous concocte des journaux télévisés dont les dix ou quinze premières minutes (30 à 50 % du journal) sont exclusivement consacrées à des faits divers, sordides si possible, avec, les grands jours, moult cadavres encore chauds exposés à la vue de tous... Et tant pis si les enfants ne sont pas encore couchés !

"Je pense, donc je suis" disait Descartes !

"Je dénigre, donc je suis" pourraient dire nombre de nos jeunes journalistes !

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